Repartir à zéro

Petit séjour lyonnais. C'est l'occasion, assez imprévue au départ, d'aller voir une exposition dont on parle pas mal en ce moment: "Repartir à zéro, comme si la peinture n'avait jamais existé" qui présente toute une série d'oeuvres (peintures majoritairement mais pas uniquement, on trouve aussi de la sculpture et de la photo) réalisée entre 1945 et 1949. Le propos est classique: comment peut-on encore faire de l'art après Auschwitz? mais l'exposition se veut bien plus une exploration des diverses techniques et des divers champs d'une création renouvelée.
Pour en savoir un peu plus sur l'exposition elle-même, cf. la présentation qui en est faite sur le site du Musée des Beaux-Arts de Lyon:
http://www.mba-lyon.fr/mba/sections/fr/actualites-musee/mba/sections/fr/expositions-musee/1945-1949.-repartir/repartir-a-zero

Personnellement je suis tombée en arrêt devant un certain nombre de tableau, beaucoup en fait, et pour des raisons assez différentes: ceux qui clouent sur place mais forcent à détourner les yeux très vite, ceux qui au contraire ont un effet magnétique, hypnotique même pour certains, ceux qui interrogent. Tout d'abord il est clair que je suis de plus en plus touchée par les effets de matière. De ce point de vue là, la première petite salle en retrait est particulièrement intéressante avec ses expériences de laques sur métal ou contreplaqué réalisées dans des usines automobiles.
Deux découvertes particulières également, Andrezj Wroblewski avec deux tableaux "Ciel au dessus des montagnes" ("Niebo nad gorami"  en polonais) et "Slonce i inne gwiazdy" (je n'ai malheureusement pas retenu le titre en français quelque chose comme "Soleil et phases temporelles").

Andrezj  Wroblewski,                     

 Slonce i inne gwiazdy, 1948.

L'autre élu est Antonio Saura et sa série des "Constelaciones". A vrai dire, tous auraient pu rentrer ici, et j'aurais bien aimé en mettre un qui s'appelle, je crois, "La danse du ciel", un tableau assez sombre avec un soleil rouge en halot et deux figures qui semblent en effet danser. Mais bon, je ne l'ai pas trouvé, en voici donc un autre que j'ai beaucoup aimé "La gran euforia panteista" (comme vous l'aurez deviné, en français "La grande euphorie panthéiste", 1950).

J'aurais aimé en mettre d'autres, mais je ne me souviens pas des noms de tous, notamment un "Péché originel" fantastique dont j'ai oublié le peintre [mea culpa, mea maxima culpa et autoflagellation]. Enfin je tiens à terminer en mentionnant l'avant-dernière petite salle de l'exposition qui contient des photographies en noir et blanc, et particulièrement celles de l'Américain Aaron Siskind.

***

Comme quoi on peut concilier culture et futilité, voir une expo entre une séance de henné et une soirée à danser dans un bar. Décidément, j'aime les vacances, l' "otium" cher à nos ancêtres!

Comments

[Renarde]

Comme porter des bottes de salope et lire Yeats dans le texte, disserter de la figure de l'eau chez Woolf, faire du chant lyrique et roter comme un soudard.

CQFD ^^

Amuses-toi bien =)