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A la Croisée des Chemins
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18 novembre 2009

Joyaux

Trois semaines après l'avoir visité, retour au Palais Garnier, pour un ballet cette fois: lundi soir, je suis allée voir avec une amie Joyaux de Balanchine.

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Ce ballet, créé en 1967, est une merveille. Composé de trois parties, "Émeraudes", "Rubis" et "Diamants", il rappelle le parcours du chorégraphe, de Saint-Pétersbourg à New-York en passant par Paris. Entré au répertoire de l'Opéra de Paris en décembre 2000, il est présenté dans des décors et costumes de Christian Lacroix qui sont resplendissants (c'est bien un minimum pour des joyaux!).

eleonoreabbagnatohervmoreaunol1Émeraudes

Cette première partie, sur une musique de Gabriel Fauré (extraits de Pelléas et Mélisande et de Shylock), représente le ballet romantique français.
Disons-le tout net, ce n'est franchement pas la partie que je préfère. Décor aquatique ou forestier, tutus longs évoquant des sylphides (personnages très importants du ballet, on les retrouve notamment dans Giselle, sur lequel je vous ferai peut-être un article un de ces jours si je suis motivée, surtout que je l'ai vu il y a à peine trois semaines), mouvements souples et amples mais un peu outrés, rythme assez lent, c'était assez beau, très bien exécuté (comme toujours à l'Opéra de Paris, même si lundi, nous n'avons pas eu droit aux danseurs étoiles) mais une demie-heure était suffisante, surtout vu l'état de fatigue dans lequel j'étais.

emiliecozette9hgRubis

Cette deuxième partie, sur une musique de Stravinski (Capriccio pour piano et orchestre), représente le ballet américain.
Là, c'était tout de suite plus tonique. Déjà la musique, et donc le rythme, super dynamique, ça saute dans tous les sens, et même quand en fait ils ne bougent pas, on a l'impression qu'ils sont toujours en train de courir (vive la technique du sur-place!). Clairement la chorégraphie est une parodie (à prendre sans le moindre sens dépréciatif, disons une "parodie-hommage") de la comédie musicale, du cabaret et des défilés de majorettes: les tutus racourcissent très nettement, les mouvements sont beaucoup plus hachés, les bras et les jambes beaucoup moins tendus (souvent pliés, presque toujours flexes), les ensembles jouent énormément sur la dissymétrie et les portés sur le déséquilibre, le tout sur un rythme infernal. On plaint les danseurs (enfin, pas tant que ça, ils ont plutôt l'air de s'éclater), mais on reste babas devant ce spectacle enflammé.

marieagnsgillothervmoreau9ukDiamants

Cette troisième et dernière partie, sur une musique de Tchaikovski (Symphonie n°3 en ré majeur), nous ramène enfin au grand ballet russe.
Effectivement, c'est une apothéose. Tout d'abord, le décor se détache du fond pour se matérialiser par un simple ruban de diamants au-dessus des danseurs, et tout derrière, un simple fond bleu: étoiles? neige? on s'en fiche un peu, mais c'est beau. Et quand arrive le premier pas de deux, ça devient même magnifique: après les sylphides et les majorettes, on peut admirer un grand duo d'amour, dans la plus pure tradition de La Belle au Bois dormant ou du Lac des Cygnes. Tout évoque ces ballets mythiques, des tutus droits aux multiples arabesques "aidées", en passant par le corps de ballet qui est toujours sur pointes et avance en petits menés (honnêtement je ne me souviens plus si c'est vaiment comme ça que ça s'appelle, mais moi je me comprends). Il ne manque que le fameux porté poisson; celui-là, pourtant un grand classique, je ne l'ai pas repéré. Mais pour aller jusqu'au bout dans la Noureev's touch, nous avons évidemment eu droit à l'inévitable solo masculin qui consiste en un tour de scène en pirouettes dans un style grand jeté (je ne connais absolument pas les termes techniques et je suis incapable de décrire les mouvements, je sais), mouvement qu'on doit retrouver dans à peu près tous les ballets chorégraphiés par Noureev. Et ça reste toujours très impressionnant. En bref, un superbe final.

Pour les photos, je les ai toutes chippées sur un forum de fondus de ballet. Merci à la critique de l'AFP pour avoir ajouté quelques petits détails à ce que je pensais et pour avoir corrigé mes erreurs... Et oui, je ne joue pas dans la cour des grands, je me contente de mon petit niveau d'amateur.

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