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A la Croisée des Chemins
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22 mars 2009

Clodia, Dame de Baïae.

Voilà, je ne suis pas une fille sérieuse, je me laisse entraîner sans résistance sur des chemins de perdition: je me suis mise à jouer en ligne. Et oui, je deviens vite accro. Bon, peut-être est-ce simplement l'engouement des débuts, mais dans tous les cas, je m'éclate, surtout à inventer des personnages, ce qui a toujours été ma partie préférée quand je jouais (déjà les Playmobils, je passais trois jours à tout installer et à inventer des histoires pas possibles à tous mes persos, et après ils traînaient dans ma chambre jusqu'à ce que ma mère me demande de tout ranger). Je vous livre donc mon héroïne, Clodia, Dame de Baïae (race: elfe noir; âge: 283 ans; taille: 169cm; poids: 61kg) dont l'histoire est très très librement adaptée de l'histoire de son modèle antique, la sulfureuse Clodia, soeur du tribun de la plèbe Publius Clodius Pulcher, qui défia la chronique romaine dans les années 60 avant notre ère (fin de la République). Je l'ai placée à Baïae plutôt qu'à Rome parce que Baïae était une sorte de station balnéaire pas loin de Rome où tous les aristos avaient de magnifiques demeures dans lesquelles ils organisaient des soirées pas très nettes, bref, Baïae, sorte de Saint-Tropez antique, était connue comme la cité des vices et des plaisirs. Place donc à Clodia.


Histoire de Clodia, Dame de Baïae.

 

Oyez, oyez, nobles seigneurs et gentes dames, et vous aussi beaux damoiseaux, la scandaleuse histoire de Clodia, Dame de Baïae.

 

 La Dame Clodia, de l’avis unanime, est une superbe créature. Sa peau cendrée est d’une teinte riche et délicate, sa chevelure longue et lisse ruisselle dans son dos en une cascade d’un blanc éclatant. Ses yeux n’ont pas la belle teinte rubis dont ses semblables sont si fières, mais ils dégagent une sombre lueur comme deux obsidiennes noires, créant un contraste saisissant avec la pure candeur de ses cheveux. Quant à ses lèvres, leur rouge sanguin la distingue également de ses sœurs. Des traits fins, un corps sculptural, mince et élancé avec de belles formes, une cambrure parfaite qui fait danser « l’endroit où le dos ressemble à la lune ». Souple comme une liane, la finesse de son corps ne doit pas faire illusion, sa force est implacable.

 Son esprit n’est pas très différent. Toujours elle semble se dédier à l’amusement, son activité principale est d’allier la bonne chaire – qui n’a goûté chez elle ses succulentes viandes bien saignantes, ses vins profonds et ses alcools capiteux ne peut prétendre connaître une bonne table – et la luxure, non sans une pointe de sadisme, au cours de splendides réceptions orgiaques. Mais là encore ne vous y fiez pas, son esprit reste d’une froideur absolue, et ses décisions qui tombent comme un couperet sont irrévocables. C’est là, ainsi que dans les piques assassines qu’elle lance à l’envi, à peine camouflées sous un vernis spirituel, que transpire la cruauté de son sang.

 Fascinante par son éblouissante beauté et sa présence magnétique, elle est entourée d’une vaste troupe d’adorateurs-esclaves. Au milieu de cette effervescence, elle reste de marbre et son visage comme un masque empêche le plus fin des observateurs d’accéder à la moindre de ses pensées.

 

 

 Fille d’une grande et noble famille d’Elfes noirs de la région de Lapaliiya près des Dun Hills, Claudia Pulchra Tercia, « Claudia la Belle, troisième du nom », naquit en l’an 248 avant notre ère – la cinquième de ce monde –, la nuit de Samhain qui cette année-là était une nuit de pleine lune. La légende dit que les sorcières se penchèrent sur son berceau, mais des dons qu’elles lui firent on ne dit mot.

 

 La vie de cette belle dame semble correspondre point par point avec la description qu’on fait de cette créature.

 

 Elle fut mariée fort jeune avec un cousin, beaucoup plus âgé, d’une branche rivale de son clan. Officiellement, ses parents cherchaient par cette union à se réconcilier avec cette lointaine branche de leur famille, mais on murmurait déjà qu’ils souhaitaient surtout épuiser ces rivaux en leur imposant cette petite peste capricieuse. Naturellement elle eut de nombreux amants, et la mort suspecte de son mari quelques années après lui valut le qualificatif d’empoisonneuse. Libre désormais, elle changea son nom, rejetant ainsi son appartenance à la grande famille des Claudii, comme l’avait déjà fait son frère Publius avec qui de tout temps la rumeur publique lui prêta une liaison incestueuse. Il semble qu’elle ne fut pas une courtisane officielle, mais cela n’empêcha ses amants d’être toujours plus nombreux, issus des deux sexes, de tous les milieux, et même – scandale suprême ! – de toutes les races. D’aucuns racontent d’ailleurs que sa grande fierté était d’avoir débauché en même temps un Elfe sylvain et une Hardienne ! Même le procès retentissant que lui fit le célèbre avocat gobelin Cicero et au cours duquel il la surnomma la « catin à un quadratin » (1 quadratin = ¼ GVO), ne put la freiner, tant le sang vicié de sa race coulait dans ses veines.

 Et quand après l’assassinat de son cher frère elle reprit son fief de Baïae dans un bain de sang grâce à des hordes de mercenaires guidés par des loups et accompagnés de dragons qu’elle avait elle-même subjugués, on sut d’ores et déjà la vocation qu’elle embrasserait : ce serait une nouvelle enchanteresse, belle à se damner, reine ténébreuse régnant sur un troupeau d’esclaves dévoués, prêts à périr pour cette étoile noire qui n’abaisserait jamais le moindre de ses regards jusqu’à la lie de leur existence.

 

 Tout cela était de notoriété publique. Et pourtant…

 

 Claudia la Belle ne fut après tout rien d’autre qu’une fillette bien ordinaire, ni plus ni moins aussi arrogante et capricieuse que toutes ses semblables, quelque peu sournoise, mais guère cruelle. Belle bien entendu, elle l’était, comme toutes celles de sa race, et peut-être même l’était-elle moins à cause de cette teinte particulière de ses yeux et de ses lèvres éclatantes qui faisaient dire aux mauvaises langues que sa mère avait fauté avec un esprit chtonien.

 Avant son mariage, elle voulait embrasser la vocation de vierge prêtresse d’Hécate. Mais ses parents en décidèrent autrement et à 74 ans, au seuil même de son adolescence, elle fut offerte en pâture à son vieux cousin Metellus. Jamais rien ne transpira du calvaire que fut sa nuit de noces. Mais dès l’aube, son innocence définitivement envolée, elle se réfugia chez son frère, Publius, celui dont toujours elle avait été la plus proche. Et c’est là, tandis que luisait la face jaune, qu’au plus profond des ténèbres de l’antique habitation des Claudii, Publius l’initia à la jouissance et lui fit découvrir la beauté qui était la sienne, dans une unique et inoubliable étreinte. Pour elle qui n’était qu’une enfant, ce fut une révélation. Elle enchaîna ensuite les amants comme autant de pierres précieuses à un collier sans fin. Elle vivait sa jeunesse en toute insouciance, découvrant son corps, mais aussi les gestes qui envoûtaient les hommes. Quel mal y avait-il à prendre du plaisir et à en donner généreusement ?

 Mais son mari ne l’entendait pas de cette oreille. Tantôt la torturant, tantôt s’humiliant, il instilla en elle les germes de la cruauté et de la perversité, et la rendit sadique à force d’être lui-même si masochiste. Cependant il vint un jour où le jeu ne l’amusa plus, et doucement, l’appel de son sang maudit se fit entendre : il lui fallait sans cesse de nouvelles distractions, toujours plus excitantes, qu’elle trouva d’abord dans la fabrication et l’administration de poisons et de philtres divers et variés qu’elle testa sur son mari et offrit généreusement à ses amants. Mais l’emploi de veuve noire lui apparut vite trop coûteux, elle se tourna donc de nouveau vers la luxure dont elle explora tous les débordements, auprès d’autres races quand les siens ne suffirent plus à rassasier sa soif de nouveauté.

 Elle était maintenant experte à obtenir ce qu’elle désirait d’un homme et même d’une femme. Son étrange beauté qu’elle avait longuement travaillée, changeant ses défauts en atouts sans pareils, était si captivante que nul n’y résistait. Mais elle restait insouciante et prompte à la gaudriole. C’est alors que son frère, l’amant initial d’une unique occasion, le seul être qu’elle aimait passionnément, fut assassiné au détour d’un chemin par un orque. Avec sa mort, c’est tout son monde de futilité qui s’effondrait. La cruauté alors bien ancrée dans son âme explosa et elle décida que désormais rien ne l’atteindrait plus : elle se fit une solide carapace d’indifférence et mua son visage en un masque impénétrable. Son nom qu’elle avait changé pour suivre son frère dans le reniement de la « dignité » de son clan, elle en fit un nom de guerre. Recrutant des armées sauvages, elle reprit à l’orque Milon le fief de Baïae qu’il s’était approprié sitôt son crime commis, extermina les orques jusqu’au dernier, rasa la cité pour tirer un trait définitif sur son existence passée et se retrancha dans une citadelle imprenable qu’elle fit construire à la place.

 

 Aujourd’hui cette cité du luxe et de la luxure dont elle ne sort jamais hormis pour renouveler son troupeau d’esclaves et d’adorateurs est une cage dorée pour tous ceux qu’elle a subjugués, et leur exploitation lui permet de vivre en recluse. Mais la haine qu’elle voue aux orques est toujours tenace. Elle cherche désormais un bras armé pour la vengeance que sa vocation d’enchanteresse lui interdit d’accomplir elle-même.

2ouvrctj

 

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Commentaires
A
J'adore les belles histoire fantastiques. :)
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