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A la Croisée des Chemins
A la Croisée des Chemins
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1 septembre 2010

Back!

Grosse interruption pendant les vacances, je n'ai pas été beaucoup là et j'ai été pas mal (pré-)occupée. Petit résumé d'un été bien chargé, avec en prime les lectures correspondantes. Ces correspondances sont le fruit du hasard, la plupart des livres m'ayant été prêtés, mais souvent ils fonctionnent assez bien.

DSCN1906Brocéliande et la région environnante, ou Séjour au pays des chevaliers, des fées et des dragons
Une excellente semaine avec une amie. Peu de fées au rendez-vous, malheureusement, mais c'est sûrement parce qu'elles fuyaient la chaleur ambiante, tout comme l'eau des ruisseaux! Jamais je n'aurais pu imaginer la forêt de Brocéliande aussi sèche.
En guise d'accompagnement: Hélène Kushner, Thomas le Rimeur. L'histoire de Thomas, troubadour coureur de jupons, de son séjour au royaume de Faërie en qualité d'amant de la Reine des Elfes et de son retour dans notre monde où, après sept d'absence et doté désormais des dons de prophétie et de parole vraie, il tente tant bien que mal de retrouver sa vie.

51619590Pause familiale, ou La douceur tourangelle
Rapide séjour de quelques jours seulement pour l'anniversaire du paternel, quelques bons repas et la sélection, dans le riche fond familial, des jouets adaptés à une enfant de neuf mois. Et un petit tour de nouveau au château de Chinon (dont j'ai déjà parlé ): les logis royaux sont désormais ouverts au public avec d'abord quatre salles avec des films "d'ambiance" sur les moments-clés de l'histoire du château, quelques salles consacrées à cette chère Jeanne et à la construction du mythe de la Pucelle et enfin quelques salles sur le château proprement dit avec de superbes plans du château du XIXe (plus très sûre de l'époque) et une reconstitution 3D du site à différentes époques, qui intègre les découvertes des fouilles les plus récentes. Une super muséographie interactive, mais qui demanderait de passer des heures sur chaque écran...
En guise d'accompagnement: Junichirô Tanizaki, Un amour insensé. Ce qu'en dit la quatrième de couverture: "Dans le Japon des années vingt, un ingénieur de tente ans, Jôji Kawai, modèle du "type bien" [soit un type absolument barbant et inintéressant qu'on ne peut même pas plaindre tellement il est chiant, note de la rédactrice alias moi], s'éprend d'une jeune serveuse de quinze ans, Naomi, qui rêve de devenir "terriblement moderne" [traduire "une garce à l'occidentale", ndram]." Evidemment, ce balourd lui propose d'abord de subvenir à son éducation et endosse donc pour commencer un rôle paternel, évidemment, la demoiselle n'est pas dupe mais est "une innocente jeune fille" [mais bien sûr...], évidemment il l'épouse, évidemment elle le trompe,... Une charmante Lolita, un peu moins jeune mais tout aussi manipulatrice!

84__Charing_Cross_RoadTransition parisienne
Quelques jours chez moi avec pas grand chose à faire, mais j'aime mon appart et je savoure la possibilité d'y rester après un mois et demi d'incertitudes. Bonnes nouvelles aussi, une deuxième admissibilité, plus qu'à transformer l'essai, et je l'aurai, mon master pro, et quelques discussions fort instructives: ma vie peut/va changer!
En guise d'accompagnement: Hélène Hanff, 84, Charing Cross Road. Dans l'immédiat après-guerre, une correspondance courant sur une période d'une vingtaine d'années entre une Américaine, écrivain un peu excentrique vivotant de l'écriture de feuilletons télévisés, grande gueule et grand cœur, animée d'un véritable amour des livres, et son libraire londonien. Ah, si tous les clients étaient comme ça!

DSCN2108Randonnée dans les Cévennes, ou Les mouflons du Caroux
Une semaine de randonnée tout-organisé-y-a-plus-qu'à-mettre-un-pied-devant-l'autre dans le massif du Caroux, c'est-à-dire les contreforts des Cévennes près de Bézier, avec deux copines au milieu d'un groupe comptant au total treize marcheurs dont un guide local. Des gens très sympathiques, le bonheur de passer une semaine totalement isolée du monde, sans téléphone et sans croiser personne ou presque, des plaisirs simples à savourer (disons, de beaux paysages, bien manger, bien boire, se baigner dans des lacs,...) et la satisfaction d'avoir des choses dont on ne se pensait pas capable (au hasard, c'est vraiment moi qui ai descendu cette arête?!)
En guise d'accompagnement: William Faulkner, Tandis que j'agonise. L'Amérique des bouseux. Dans un village paumé, Addie Bundren agonise. Puis meurt. Son fils aîné termine de clouer le cercueil et la famille au grand complet, soit le père, les quatre fils et la fille, part en procession avec la charrette tirée par deux mules pour enterrer la mère dans son village natal, conformément à la promesse que lui a fait son mari. On suit successivement les pensées entremêlées des différents membres de la famille et de quelques personnes qu'ils croisent au cours de leur traversée: un constat s'impose, ils sont tous complètement barges. Le père, obsédé par l'idée d'enterrer sa femme là-bas et avec toute la famille parce que "c'est c'qu'elle aurait voulu", et qui impute la mort de sa femme à la présence de la route près de chez eux, parce que le Seigneur a fait les routes allongées pour que ce soit en mouvement, tandis que quand Il veut que les choses restent tranquilles, Il les fait verticales, comme les arbres ou les hommes et conséquemment, ce n'a jamais été Sa volonté que les hommes s'installent au bord des routes, cqfd; Cash l'aîné, obsédé par le cercueil qu'il a construit lui-même et par la volonté de n'ennuyer personne; Darl, celui qui est fou, mais qui a pourtant bel et bien l'air d'être le plus sensé de la troupe; Jewel, l'enfant maudit, le vilain petit canard, à la fois calvaire et sauveur de la famille; Dewey Dell, la fille revêche et presque mère; Vardaman enfin, le petit dernier, très embêté parce que sa mère est poisson, mais si la mère de Jewel, qui est son frère, est un cheval, est-ce que la sienne peut encore être un poisson? Et si en plus Darl, qui est aussi son frère, lui dit qu'il n'a pas de mère...

DSCN2157Serre Chevalier, ou La montagne, ça vous gagne
Je passe la journée de train pour faire Montpellier-Briançon, franchement, il y a plus fun. Bien contente de retrouver un peu de montagne après, parce que le retour à la civilisation fut rude. Vive les Hautes-Alpes, même si b*** de D*** il fait froid à 2500m d'altitude!!! Encore des vues époustouflantes, et toujours la satisfaction, une fois arrivés en haut, de l'avoir fait (même si certains n'ont pas trop apprécié la montée au col du Chalvet... Il faut avouer que c'est dur: on a mis 3h à monter et environ 30 minutes à redescendre...)
En guise d'accompagnement: Eugène Süe, Kernok le pirate. Très court texte (édité en Mille et une nuit) qui contient toutes les scènes-clés du roman de piraterie: la malédiction, la poursuite, la bataille, l'orgie, le trésor, la mort de la bien-aimée,... Hyper efficace, et depuis, je n'arrête pas chanter Le Forban: "A moi forban, que m'importe la gloire,/ Les lois du monde et qu'importe la mort,/ Si sur les flots j'ai planté ma victoire,/ Et boit mon vin dans une coupe d'or? // Vivre d'orgie est ma seule espérance,/ Le seul bonheur que j'ai su conquérir./ Si sur les flots j'ai passé mon enfance,/ C'est sur les flots qu'un forban doit mourir!" etc.

DSCN2350Milan et Turin, ou Viva Italia!
Bref séjour à Lyon, puis direction l'Italie, petit voyage express avec une amie: 2 jours à Milan, 2 jours à Turin. Un bilan mitigé sur Milan: deux pinacothèques magnifiques pour qui aime la peinture de la Renaissance italienne, de superbes églises (Santa Maria delle Grazie m'a particulièrement marquée), la Cène de Léonard de Vinci en vrai (!), un centre vraiment impressionnant et de très beaux parcs (infestés de moustiques voraces, peaux sensibles, attention!), mais l'ensemble est assez froid et laisse une impression écrasante de fric. Turin, en revanche, m'a paru beaucoup plus agréable: des gens accueillants, des rues bordés d'arcades, d'innombrables petites places pleines de cafés/glaciers/pizzerias/restos, un charmant petit bourg médiéval sur les bords du Pô entièrement reconstitué au XIXe (ça sent son Viollet le Duc!), le plus grand musée d'égyptologie après Le Caire (et donc avant le British Museum... et je ne pense pas que ce soit usurpé, ce musée est extraordinaire: des trucs de fou dans un état de conservation hallucinant et une excellente muséographie, ce qui ne gâte rien, même si évidemment tout est en italien et en anglais) et la spécialité locale, le chocolat! Une ville dynamique et chaleureuse.
En guise d'accompagnement: Victor Hugo, Quatre-vingt-treize. Un roman de Totor relativement court (si si, seulement un tome en GF contre deux pour L'Homme qui rit, et pas très gros encore). Comme vous pouvez vous en doutez, l'action se situe en 93, 1793, l'année de la Terreur qui suivit la Révolution française et la proclamation de la République. Après l'euphorie révolutionnaire, la France républicaine (essentiellement Paris) se heurte à une opposition extérieure (la Prusse et l'Angleterre majoritairement) mais aussi intérieure (essentiellement dans l'Ouest, Bretagne et Vendée). "93 est la guerre de l'Europe contre la France et de la France contre Paris. Et qu'est-ce que la Révolution? C'est la victoire de la France sur l'Europe et de Paris sur la France." Tout est dit. Enfin pas tout à fait. Reste à situer les personnages principaux. Tout d'abord, puisque c'est le premier à entrer en scène, le marquis de Lantenac, noble monarchiste sans pitié qui prend la tête de la révolte anti-révolutionnaire de Vendée. Face à lui, on trouve d'abord trois hommes célèbres à Paris qui s'inquiètent de son retour clandestin: Danton, Marat et Robespierre. Ces trois-là ne sont jamais d'accord mais ces trois-là dirigent la France. Ils s'entendent toutefois pour expédier un homme, Cimourdain, un prêtre inflexible, pour surveiller le général chargé de défaire Lantenac. Car ce général, jeune homme idéaliste et brillant chef de guerre n'est pas exempt de défauts: tout d'abord il est noble quoique ardent révolutionnaire, ensuite il est le petit-neveu de Lantenac, enfin et surtout, il est clément et laisse fréquemment la vie sauve aux prisonniers de guerre, risque que l'on ne peut pas prendre dans le cas d'un homme aussi influent que Lantenac. Les autres acteurs envoyés par la Providence seront un mendiant, trois enfants entre 1 et 5 ans et une mère folle de douleur. C'est grand, c'est beau, ça finit mal, et c'est ça qui est bon, merci Hugo! A noter, une superbe scène sur un bateau où un canon mal accroché lancé à pleine vitesse sur le pont du navire fait de gros dégâts... Bon en fait, toute la première partie "En mer" est géniale!

Voilà, voilà. Un bon gros article, pour me faire pardonner ma longue absence. Je reviens vite avec des tas de nouvelles choses. Enfin j'essaie.

[Les photos sont de moi, sauf le château de Chinon et la devanture du libraire anglais Marks & Co. La dernière, c'est la cour de la fac de Turin: ça donne envie, non?]

PS: Un grand merci pour le prêt des livres!!!!

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Commentaires
R
De rien ;) Contente de te relire.
R
De rien ;) Contente de te relire.
C
Youhou tu m'as manqué cocotte!!
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