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A la Croisée des Chemins
A la Croisée des Chemins
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17 avril 2009

Anarkia

Allez, je ne résiste pas au plaisir de poster la suite des aventures de ma Clodia, qui s'est dégotté des acolytes à sa mesure: un inquisiteur adorateur de Méselsius (dieu de la magie dont le temple a été détruit) et qui ne connait d'autre rédemption que la souffrance et un gobelin fou qui envisage d'unir la race gobeline afin d'exterminer tous les Grands (et même les autres Petits). Voilà, on voulait créer une alliance, et trouver une raison pour unir ces trois personnages fut difficile: nous avons créé Anarkia. Voici son histoire.

"Au commencement était le Chaos. Une myriade de petits empires, tous plus ambitieux les uns que les autres, guerroyaient sans relâche pour s’arracher la domination de ce monde sans nom encore dans l’attente du vainqueur qui voudrait bien le baptiser. C’est alors que le Hasard, que certains nomment Destinée, s’en mêla.

***

Dame Clodia n’était pas d’humeur ce matin-là. Alors que le corps désormais sans vie de son amant nocturne refroidissait sur les précieuses soieries pourpres de sa couche, elle se dirigea nonchalamment vers la fenêtre. La chambre qu’elle avait occupée cette nuit-là était située dans la plus haute tour de sa citadelle bâtie au sommet du Mont d'Argent de la Chaîne Nébuleuse. De là, elle avait une vue imprenable sur l’ensemble de son empire et au-delà, au loin, vers les quatre points cardinaux: les panaches de fumée des forges s’élevaient haut dans le ciel embrumé, le matin résonnait des hymnes invocatoires des nécromanciens dans leurs mausolées et, en tendant l’oreille, on percevait également les cris avinés de quelques convives rentrant d’une orgie tardive. Clodia embrassa l’ensemble d’un regard las, une vague moue un peu méprisante au coin des lèvres.
«Tout ça, pour ça! Un empire aussi décadent qu’il est puissant, et me voilà réduite à tester la résistance des chairs de mes amants à d’étranges armes exotiques pour me distraire… Maudite fierté elfique qui leur interdit de frayer avec d’autres races! Sans elle, je serais à la tête du plus vaste empire de notre monde et j’abriterais dans mes lupanars les créatures les plus extraordinaires qui le peuplent, je serais la plus puissante des enchanteresses et n’aurais plus besoin de mendier un passage sur les terres de mes voisins, ce seraient eux qui me supplieraient de leur faire la grâce de ma visite!»
Elle pestait encore, mais sa décision était déjà prise: une heure plus tard, vêtue d’une longue cape de voyage gris-de-brume, elle se faufilait seule au-delà des frontières de son empire, à la recherche d’un peu de nouveauté.

***

L’elfe noir regarda une fois de plus son plan, avant de le ranger dans son long manteau. Il ne connaissait pas bien le lieu de l’interception, et son indicateur ne pouvait servir de guide, ayant déjà expié ses fautes – par tous les orifices, et même de nouveaux créés pour l’occasion. L’air frais de l’aube était propice à ses méditations matinales, et ils bénéficieraient avec la poignée de nécromanciens dont il s’était entouré pour l’occasion, du silence d’un monde endormi.
Ce hardien était encore plus détestable que prévu. Faire son office dans les marais, dieux que cet être était ignoble! Il vérifia le contenu de la boîte que portait un des nécromanciens, et satisfait, donna l’ordre de se mettre en marche. La troupe se déplaçait silencieusement. Une fois sur les lieux, il était facile de savoir par où passerait le prêtre, et de se placer en conséquence.
Deux minutes. C’est le temps qu’il fallut au hardien pour apparaître sur la route avec sa troupe, et se retrouver attaché à un arbre, au milieu des cadavres de son escorte. L’elfe admira un instant l’efficacité de ses troupes. Puis il s’approcha de son prisonnier.
«Hardien, hardien, ta vue me fait souffrir. Non, ce n’est pas ton aspect qui est repoussant, c’est ton âme! Comment pouvez-vous vous complaire dans vos divagations, nager avec tant d’assurance dans l’océan de vos erreurs? Hardani, c’est vraiment le nom d’un dieu? Et quel peut être un dieu qui vous a fait si misérables, si pathétiques? Et en plus, vous vous reproduisez…» L’elfe affichait clairement le dégoût que pouvait lui inspirer le pauvre homme en face de lui. «Comment?... Mon nom? Seigneur Kyoufu, de Kynoan, Grand Inquisiteur, envoyé pour soigner les âmes égarées de ces terres. Et tu as de la chance, tu seras ma première bonne action du jour. Tu peux participer plus activement à ton baptême, en me disant où vous vous trouvez tous. Je t’écoute.» Le Hardien avait retrouvé sa fierté à ces derniers mots, et jura de ne jamais rien dire qui pourrait mettre en danger sa race. Prêt à subir le courroux de l’inquisiteur, il ne se vit renvoyer qu’un large sourire. Kyoufu appréciait son assurance, c’était le moment de le soumettre à la Question.

***

Maudits elfes ridicules! Et quel culot avaient ces trois pathétiques créatures d’oser lancer une volée de flèches sur Kolaru et ses éclaireurs! N’avaient-ils pas plutôt quelques villages récemment incendiés à rebâtir et quelques survivants à nourrir, après le passage des pillards gobelins? Vraiment toutes ces races inférieures étaient incapables d’ouvrir les yeux sur leur propre faiblesse, croyant que leur civilisation, leur culture ou même, ironiquement, leur taille les plaçaient au dessus de Kolaru et les siens. Ils ignoraient que la nature gobeline transcendait largement ces petits avantages matériels et que cette race était destinée, du moins dès que Kolaru l’aurait uni sous lui, à dominer ce monde sans nom.
Quoi qu’il en soit, le Seigneur de Kartelk ne pouvait pas laisser passer pareille offense, avec sa douzaine de guerriers, il se lança à la poursuite des fuyards qui se dirigeaient droit vers le Cloaque d’Adder. En pénétrant dans la brume fétide, Kolaru et sa troupe étaient fermement décidés à faire comprendre, violemment, leur infinie supériorité à ces minables aux oreilles pointues.

***

Kyoufu fit signe qu’on approche la boîte percée de trois trous qu’il avait auparavant examinée. Il sortit sa dague, et découpa méticuleusement les vêtements du prêtre jusqu’à la ceinture. Il fit ensuite deux entailles verticales un peu au dessus des reins, d’une bonne dizaine de centimètres de profondeur. Un mage veillait à la survie du captif pendant qu’un autre soignait les hémorragies internes. Il devait survivre à cette blessure. Mais le hardien restait presque de marbre. Il virait peut-être légèrement au calcaire, mais rien de bien méchant.
Le Seigneur Kyoufu sortit alors de la cage deux rats. «C’est un couple, ils sont inséparables. Je les ai appelés Paix et Absolution. Et autre détail qui peut avoir son importance ou non, ils sont affamés. Tu as encore la possibilité de me dire ce que je veux entendre, et peut-être que nos petits amis n’auront pas à se frayer un chemin l’un vers l’autre, par là» et il appuya ces derniers mots en même temps que son index sur le ventre du hardien. Il était hors de question que le hardien révélât quoi que ce fût, au ravissement de son ‘interlocuteur’. Kyoufu inséra alors les deux rats dans les deux ouvertures, et recula d’un pas pour avoir une vue d’ensemble du travail en cours.
«Soit fier, tu es un exemple pour tous les individus opprimés par ces obscurantismes décadents, tu es la Voie vers la rédemption. Tu ouvres la route au reste des hardiens infidèles, tu…» Et enfin il se fit entendre, beau, majestueux, à travers le beau ciel matinal, le cri du hardien, pur, avec toute la force des entrailles en état qu’il lui restait. Son ventre était animé de soubresauts, et on entendait par intermittence les petits cris alarmés des amants séparés, en quête l’un de l’autre.
Kyoufu fit signe à nouveau, mais pour qu’on le détachât. «Allons, c’est douloureux, mais c’est le symbole de ton âme qui va vers le Juste, vers Méselsius. Il souffre de se séparer de son illusion passée…»

***

Il se passa un bon moment avant que Dame Clodia aperçût qui que ce soit. Il faut dire qu’à part les elfes sylvains, personne ne traînait si tôt dans la campagne, dans le petit matin gris, et même ceux-ci attendaient généralement que le soleil pointe le bout de son nez et commence à colorer le ciel de rose, de jaune et de bleu. Mais ce matin-là, à travers les bancs de brume, les seuls êtres que Clodia put distinguer étaient les membres d’une discrète bande de loups qui regagnaient leur tanière. Peut-être la direction qu’elle avait prise aussi était à l’origine de ce manque de vie: elle se dirigeait en effet vers le Cloaque d'Adder, un sinistre marais où l’on ne rencontrait généralement rien d’autre que des cadavres livides, parfois entourés d’une bande d’orques qui venait de les faire passer de vie à trépas ou de quelques détrousseurs gobelins; mais de là en longeant la côte tranquillement avant de traverser la Lande Carmine, elle pourrait gagner Soléandre en étant certaine de ne croiser personne et aurait donc tout loisir de ruminer des pensées amères.
Quelle ne fut pas sa surprise quand au beau milieu du marais, elle entendit un cri, puis une voix profonde et lourde de menaces.
«Tu abjures?... Hahaha! Mais mon pauvre ami, je crois que tu n’as pas très bien saisi ta situation… Laisse-moi te la clarifier. Je ne te demande pas de cesser de croire les absurdités que tu professes, non, peu me chaut à vrai dire, ce que tu peux croire, tout ce que je sais, c’est que tu ne crois pas en la toute-puissance de notre Seigneur Méselsius et refuses encore de te soumettre à Sa volonté. Et tu oses me demander grâce?... Mais je suis magnanime, même avec les plus misérables, je vais prier pour toi.» Le cri suraigu déchira alors de nouveau le ciel, un cri de terreur qui ne pouvait plus se contenir.
Dès les premiers mots, Clodia s’était douté du propriétaire de la voix: seul un inquisiteur pouvait parler de la sorte, seul un elfe noir pouvait proférer de telles atrocités avec une voix aussi suave, et un seul être au monde pouvait conclure ainsi; elle était sur le point d’interrompre le Seigneur Kyoufu de Kynoan en pleine séance de torture. Elle songea à faire demi-tour discrètement pour ne pas déranger l’inquisiteur qu’on disait à moitié fou, mais quelque chose l’en dissuada. Le cri du malheureux condamné sans doute. Elle voyait déjà son insoutenable douleur, sentait déjà l’odeur ferreuse du sang qui jaillissait, entendait déjà les râles de la créature à l’agonie. Et puis elle se souvint du mystère qui entourait l’elfe, sa prétendue possession par le dieu, les rumeurs persistantes sur ses pratiques déviantes. Le danger, ce climat de mort, ce lieu désert sordide à souhait, tout cela l’excitait terriblement. Pourquoi aller jusqu’à Soléandre se perdre dans la société cosmopolite mais si policée qui la peuplait, alors qu’il y avait là bien plus de promesses voluptueuses?
En une minute, l’enchanteresse s’était drapée dans son extraordinaire et impénétrable beauté. Elle s’avança alors hors des fourrés qui la cachaient et découvrit sans surprise le sanglant spectacle qui était donné de l’autre côté. Un vieil arbre calciné et pourvu de solides chaînes trônait au centre d’un petit groupe de nécromanciens. A terre on ne distinguait qu’un petit tas de chairs tressautantes et gémissantes, restes de ce qui avaient dû, à vue de nez, être une puissante créature, homme, orque ou hardien, et devant la créature agonisante, se détachant nettement de ce lugubre spectacle par la puissance de son aura, la silhouette grande et noire de l’inquisiteur en prière qui psalmodiait dans une langue inconnue de Clodia.
«Or ça, Monseigneur, vous voilà bien loin de Kynoan à traquer l’infidèle.»
Si l’inquisiteur fut surpris, il n’en laissa rien paraître. Il pivota lentement sur lui-même jusqu’à faire face à sa jeune compatriote. Un salut hésitant – «Madame…»
Et courtois en plus! Une occasion en or. D’autant qu’on disait le seigneur fort difficile à satisfaire. Selon elle, c’était sans doute dû au fait que, sa vocation d’inquisiteur reprenant le dessus, il réfléchissait plus en tortionnaire qu’en amant. Mais que lui importait? Si elle était dominatrice par nature, elle savait aussi se faire soumise quand cela servait ses intérêts. Cet homme représentait un véritable défi, mais elle était prête à le relever. Elle décida d’user de tous ses charmes.
«On me nomme Clodia, Monseigneur, Dame de Baïae, où le seul culte en vigueur est celui du grand Méselsius.» Elle avait menti aussi vite que naturellement. Tout le monde savait que le temple de Méselsius était abandonné, si ce n’était détruit. Mais Kyoufu ne sembla pas s’en affecter, et parut heureux au contraire, la félicita, et se remit à sa prière avec plus de dévotion encore.

***

Le manque de visibilité, contrairement à l’odeur, dérangeait grandement les gobelins. Sans aucune trace de leurs proies ils ne pouvaient que suivre l’unique sentier sinueux qui s’enfonçait entre les troncs putréfiés et noirs, à la merci d’une embuscade à chaque pas. Toutefois même si la peur commençait à se faire sentir dans les murmures de ses soldats, Kolaru ne comptait pas renoncer : ces trois idiots blonds et leurs cure-dents ne l’inquiétaient pas.
Au bout d’un quart d’heure de marche les gobelins débouchèrent sur une clairière. Kolaru s’arrêta net en découvrant les deux elfes noirs et la créature souffreteuse présents au centre de l’endroit. Un des soldats se réjouit:
«On a r’trouvé nos elfes!» Kolaru se retourna alors lentement, très lentement vers lui et demanda avec une infinie gentillesse:
«Tu n’aurais pas un peu l’impression qu’ils ont changé de couleur?»
«C’est vraiment important?» Kolaru eut une moue dédaigneuse, mais après un instant de réflexion, elle se changea en un sourire carnassier:
«Pas vraiment, mais ils ont peut-être vu nos imbéciles pâles, on tuera ces sombres minables après les avoir interrogés.»

***

Kyoufu vit arriver un gobelin entouré de sa valetaille. «Une courtisane mythomane, et maintenant un gobelin, je ne pensais pas répandre autant de bonnes paroles aujourd’hui.» Il voulait laisser une chance à l’elfe de répandre effectivement la parole de Méselsius, tandis que le gobelin serait définitivement un moyen de réviser ses sorts.

***

Clodia ouvrait déjà la bouche pour répondre à l’inquisiteur quand surgirent sous leurs yeux trois silhouettes vertes et blondes qui traversèrent en courant l’espace qui les séparait du buisson le plus proche. Les elfes sylvains, puisque c’en étaient bien, ne prêtèrent aucune attention à eux, pas plus qu’à la chose gémissante et sanguinolente toujours gisante à quelques pas de là. Les deux elfes noirs se regardèrent un instant, interloqués, puis se tournèrent précipitamment vers l’endroit d’où les créatures avaient bondi. Et une seconde plus tard, d’autres créatures en sortirent tout aussi rapidement, mais à la différence des premières, celles-ci s’arrêtèrent, jetant de rapides coups d’œil de part et d’autre.
Celle qui paraissait être leur chef était petite, noiraude, crottée, couvertes d’ossements et de bouts d’on-ne-savait-trop-quoi: en un mot, un gobelin. Et manifestement pas le moins féroce de sa race. Mais ce n’était pas la première fois que Clodia croisait un individu de son espèce et le souvenir des capacités insoupçonnées de ces petits êtres la fit frissonner. «Et voilà le dessert», pensa-t-elle.
Mais le gobelin, comme l’indiquaient clairement ses yeux injectés de sang qui tournaient en tout sens comme des girouettes, était à la recherche d’un autre genre de distraction, et il fit preuve d’une politesse inattendue.

***

«Hey les seigneurs, vous n’auriez pas vu des freluquets blancs à longues oreilles?» héla donc le gobelin.
Et c’est là que le Destin, à moins que ce ne fût le Hasard, s’en mêla, sous la forme d’une troupe d’elfes sylvains bien décidés à en finir avec ces créatures maléfiques. Car les «freluquets blancs à longues oreilles» que le Seigneur Kolaru poursuivait depuis le matin l’avaient conduit droit dans un piège, où, pour leur malheur, se trouvaient quelques elfes noirs de passage auxquels leurs lointains cousins pâles envisageaient de régler leur compte une bonne fois pour toute.
Ils ne réfléchirent guère plus d’un dixième de seconde: les deux elfes noirs concentrèrent leur énergie noire en une seule invocation spectrale qui fondit sur les sylvains, semant la panique dans leurs rangs, tandis que le petit gobelin, les yeux étincelants d’une folie sanguinaire, fonçait dans le tas et faisait un carnage en moins de temps qu’il n’en faut pour dire une prière. Les sylvains déroutés par cette réaction belliqueuse se débandèrent comme ils purent et bien peu en réchappèrent. Les «freluquets blancs à longues oreilles» qui avaient servi de rabatteurs furent capturés par l’inquisiteur qui rivalisa de cruauté avec le gobelin dans leur désir d’impressionner l’enchanteresse, qui resta toutefois de marbre mais accepta comme présent les crânes elfiques qu’elle sertirait de rubis pour en faire un service de coupes à boire.

***

Et les choses auraient pu – auraient dû même – en rester là. Cette alliance spontanée n’avait eu pour but que la survie des trois créatures, l’ennemi en déroute – «massacré» serait sans doute plus proche de la réalité – elle n’avait plus lieu d’être. Mais c’est à ce moment que l’idée d’Anarkia germa dans la tête du plus fou d’entre eux (mais n’était-ce pas finalement le plus sage?): l’union véritable ne repose sur rien, hormis un ennemi commun; or dans ce monde sans nom, chacun est l’ennemi de tous; il n’y a donc besoin pour être le fort que de s’allier provisoirement contre le reste du monde; l’alliance cessera dès l’instant ou ce reste du monde aura été exterminé, et il ne resterait qu’un survivant. Le Principe était trouvé, Anarkia était née, elle était l’union momentanée d’empires hétérogènes, à l’image de notre monde sans nom et de celui qui régnait sans aucun doute dessus, Méselsius.
Ils partageaient maintenant une idée, mise en mots par le plus vil d’entre eux: «Je vous hais, je vous tuerai, mais je me vois mal survivre sans allié.»"


Et bien non, nous n'avons pas été censurés, et même plus, nous avons reçu des compliments des administrateurs pour cette histoire écrite à trois mains (chacun assume les faits et les dires de son personnage), fruit d'une grosse semaine d'intense réflexion et de rédaction fébrile, sans oublier les multiples relectures!

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